À l’ère de Coronavirus.. l’Amazighe est une priorité
La promulgation de la loi organique N° 26.16 définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de l’Amazighe, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique, était censée marquer le début de la mise en chantier effective de ce processus, via la concrétisation des étapes de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazighe, mentionnées notamment dans les articles 31 et 32.
Malheureusement, le délai accordé par ladite loi a expiré sans réaction aucune des départements ministériels, des collectivités territoriales, des institutions publiques, des institutions et organes constitutionnels, en vue d’élaborer des plans d’action incorporant les modalités et les étapes d’intégration de la langue amazighe, de manière progressive, dans les domaines qui les concernent.
C’est hors de question que la lutte contre le corona virus s’accomplisse au détriment du chantier de l’amazighité, sachant que celui-là demeure un chantier permanent qui nécessite un travail sans relâche et de longue haleine, une chose qui requiert une mobilisation de tous et surtout, une interprétation positive et démocratique.
En plus de l’ambiguïté entourant le processus de préparation des plans d’action à la lumière d’une approche non participative des secteurs concernés, à l’exception du ministère de la Solidarité, du Développement social, de l’Égalité, et de la Famille et de quelques-unes des rares collectivités territoriales, l’abus de la présidence du gouvernement est multiples, signalant que « Saad Eddin al-Othmani » n’a point respecté les directives de l’article 34 de la loi 26.16 susmentionnée, qui définit l’instauration d’un comité ministériel permanent, tout en évoquant la nécessité de publier une loi organique susceptible de définir la composition de ce comité et les modalités de son déroulement,
Les plans d’action seront un autre tabou à l’ère de coronavirus, même avec la circulaire du chef du gouvernement N° 2019/19 dans laquelle il exhorte les secteurs concernés à activer le caractère officiel de l’Amazigh selon les délais spécifiés dans la loi organique.
Il convient de noter que le mouvement amazigh n’a pas cessé d’envoyer des messages en faveur d’une approche droit-de-l’hommiste dans la préparation des plans sectoriels et remédier aux dommages causés à l’amazighe en raison de son exclusion systématique des secteurs gouvernementaux baptisés ghettos anti-amazighes.
Lahoucine OUBLIH